Dégâts sangliers

Vous prendrez connaissance d’un communiqué du Président de la FNC, qui est sans équivoque sur le système actuel d’indemnisation des dégâts de sangliers : on ne peut plus continuer de la sorte. Il faut trouver des solutions alternatives plutôt que s’en remettre systématiquement aux chasseurs.

A noter que certaines fédérations, comme celles du Loiret, ont même une politique contradictoire : plus vous prélevez plus vous êtes pénalisés ! Drôle de système… Et d’ailleurs, les dégâts dans ce département à fin 2019, ont doublé : 531 ha de maïs grain détruits, au lieu de 231 ha en 2018. Nous y revenons dans cette même rubrique au chapitre « engrillagement et agrainage ».

Engrillagement et agrainage

Le sujet d’actualité le plus brûlant est le rapport ministériel de 68 pages du CGAAER et du CDEDD sur l’engrillagement. Ces acronymes à rallonge et incompréhensibles désignent des organismes des ministères de l’agriculture et de l’environnement en charge d’une enquête et d’un rapport auprès des ministres et préfets sur l’engrillagement en Sologne.

La liste des acteurs désignés dans l’enquête (même si des particuliers ont été consultés) ne stipule aucun propriétaire et une seule fédération de chasse, le 41. Une consultation publique sera ouverte par les préfets concernés, aussi est-il nécessaire que nos adhérents puissent s’exprimer au travers de leur association.

C’est indéniable, il faut limiter désormais l’engrillagement, qui a pris des proportions hallucinantes en 12 ans (le kilomètre linéaire multiplié par 5) : 3 000 km en Sologne !

Encore faut-il un minimum de discernement vis-à-vis des territoires qui ont pris ces dispositions il y a déjà plus de 10 ans, à des fins légitimes, qu’elles soient économiques ou de simples protections liées à la notoriété de leurs propriétaires. Ces critères légitimes sont certes subjectifs, mais d’un point de vue du droit, il paraît inconcevable de remettre en cause les grillages existants qui ne constituent pas des enclos à très forte densité de sangliers, ou des « nasses » à gibier. Seules des mesures incitatives à enlever les grillages, et des mesures très restrictives à la pose de nouveaux grillages sont réalistes.

Par ailleurs, le ton employé par certaines associations avec des porte-paroles médiatiques est très violent et grossier. Ceci a indéniablement contribué à la croissance phénoménale de l’engrillagement ces deux dernières années. Comment rassurer les propriétaires sur le degré de civisme de nos concitoyens, à commencer par le respect de la propriété privée ? En les insultant, en appelant à des actes de destruction et de sabotage ? Leur réponse s’est exprimée en km de grillage supplémentaire… Quant aux actions de destruction et sabotage, les propriétaires ciblés doivent s’organiser juridiquement tant que ce pays reste un état de droit. CLS est là pour les aider dans ce sens.

Enfin, ce rapport tend à fustiger l’agrainage. Là encore, de cas particuliers, on tire des généralités. L’agrainage de dissuasion est une nécessité absolue pour pouvoir :

  • Eviter les dispersions de sangliers sur les terres agricoles, en les maintenant en forêt (position de la FDC41) ;
  • Faire des prélèvements efficaces (sans parler de tableaux ridiculement élevés dus au nourrissage, mais non pas à l’agrainage).

Le nourrissage peut être interdit, pas l’agrainage. De toute façon, certains tableaux de chasse expriment d’eux-mêmes la différence. Comme tout finit par se savoir en Sologne… Nous devons être solidaires, en tant que gérants de territoires, dans l’éthique de chasse, dans l’image que nous devons donner de la chasse. Le « je fais ce que je veux chez moi » n’est plus un argument raisonnable à l’heure des réseaux sociaux et des chaînes d’infos en continu.

Ainsi l’agrainage de dissuasion, qui est une bonne mesure contre les dégâts de gibier, le monde agricole dans sa majorité le reconnaît, est devenu un facteur de surpopulation aux yeux de l’administration, car cette technique fut dévoyée et transformée en nourrissage.  Revenons donc à une technique réaliste et maîtrisée de l’agrainage.

Aussi peut-on s’interroger sur les mesures prises dans le Loiret avec la suppression de l’agrainage sur 5 mois de l’année dans les zones rouges et noires. Il serait caricatural de penser que le doublement des dégâts sur les maïs en 2019 ne serait dû qu’à cela, mais le réchauffement climatique fait que le sanglier se rue littéralement sur les maïs irrigués. Lorsqu’il fait 40°C, on lui apporte nourriture et confort sur des zones quasi « inchassables ». Aussi faut-il limiter le plus possible les migrations de sangliers en période hivernale, pour les cantonner en forêt.  C’est un facteur essentiel pour limiter des catastrophes en été.

Voici le lien pour consulter le rapport : https://agriculture.gouv.fr/lengrillagement-en-sologne . Reportez-vous directement à la page 46 qui résume toutes les propositions.